Folitude ou monologue d’un rescapé
La scène débute dans un cercueil où Lobo Dufou Incarné par David Mezy, comme un zombi dans tous ses états, se croit au tribunal en interrogatoire avec un juge invisible qui n’existe que dans sa tête. Dans des comportements et des discours bizarres, parfois délirants, Lobo Dufou divague. Sa pensée ainsi que son discours tournent carrément vers de piquantes satires. Il se parle et commente ses actes. Il s’accuse tout en accusant tout le monde. Mais, surtout la terre !!!
Le zombi perd le fil de ses idées, il passe d’un récit à l’autre. La cause de ce délire effréné, un traumatisme sanglant : la perte de son grand frère Gérald et sa tante Hélène, tous deux portés disparus lors du séisme du 12 janvier. Chaque séquence est agrémentée des plus sublimes chansons de BIC accompagné du Violon de Ricardo Soriano.
Folitude ou Monologue d’un Rescapé est avant tout une satire sociopolitique, une nouvelle façon de peindre Haïti et de présenter le drame du 12 janvier 2010. C’est à la fois une forme d’autocritique personnelle et de la société en général, qui est d’une telle crudité que le texte prend corps, bouge tout seul. Ce spectacle théâtral est également musical et poétique. Il est représenté à travers quatre tableaux où la vie et la mort s’entremêlent. Les tabous, les dits et les non-dits s’entrechoquent sans mesure. Dans la peau d’un déconneur, un zombi peu ordinaire, Lobo Dufou, incarné par David MEZY, dans des moments de délire et de dédoublement incommensurable de personnalités, émeut, fait rire ou pleurer, avec la pointe d’ironie dans laquelle il retrace les 48 heures, qu’il a passées sous les décombres lors du séisme dévastateur du 12 janvier 2010. L’ironie avec laquelle il aborde le sujet stupéfait tout un chacun. C’est un mélange satirique inédit d’amertumes, de tristesses, de rires fous.